Microdoxie

«L’atmosphère de microdoxie a été créée par peur intellectuelle et par prudence de la chair qui paralyse les forces dignes d’éloges de ceux qui veulent briller avec leur propre foi orthodoxe et imprégner de leur esprit chrétien toutes les manifestations de la vie humaine… [À ces derniers] s’unissent les jaloux défenseurs de la routine avec les paroles sacrées tradition, prudence et orthodoxie» («Sobre el Miedo Intelectual y la Prudencia de la Carne», Arbor, 67-68, 1957).

«La microdoxie est l’identification de la réalité, de la vraie foi, de l’orthodoxie par un concept donné établi qui fait qu’elle n’est plus ouverte, mystérieuse, occulte» (Los Dioses y el Señor, Buenos Aires, 1967).

Microdoxie signifie vouloir limiter l’orthodoxie à une petite vérité, à des concepts étroits, en renonçant à s’ouvrir à une nouvelle vérité.
Dans la microdoxie, la doxa se révèle minimisée, fixe, identifiée par un contenu concret exprimé en formules intouchables. En définitive, ce savoir est assujetti à «une conception du monde complètement cristallisé, incapable de s’ouvrir à une pensée plus ample, différente. Dans les prémisses microdoxistes se distingue la prétention de «penser que Christ est beaucoup plus que cela et, si on ne dépasse pas ce concept microdoxiste, il sera bien difficile d’entamer un dialogue avec celui qui suit d’autres religions sans trahir sa propre foi et sans affronter cette rencontre avec des complexes de fautes» (Los Dioses y el Señor). Pour notre auteur, ce que les gens critiquent aujourd’hui n’est pas tant la doctrine orthodoxe chrétienne que la «microdoxie». Par cela, le kairos de l’occident, pour lui, est d’être disposé à un certain sacrifice, à «se dépouiller de ses propres habits et recevoir un corps nouveau », parce que «Celui qui n’est pas disposé à perdre sa propre vie… »